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Il est temps que les pro-vie au Canada changent leur stratégie, ou les bébés vont continuer à mourir

Vote Life, Canada!
Vote Life, Canada!
(Source)

Par Eric Alcock. Copié de votelifecanada.blogspot.com. Reproduit ici avec permission.
Note: Concernant la critique publique de mes supérieurs religieux, j'essaie de trouver le juste milieu entre le silence excessif, et les condamnations excessives. L'article suivant est, selon moi, un peu exagéré dans la direction des condamnations excessives, mais Eric a le mérite de parler clairement et d'étayer ses affirmations par des faits. De plus, son point de vue est rarement entendu de nos jours.

Comment les choses pourraient-elles être plus évidentes? Pourquoi ce rapport [«Une lettre sans précédent des 7 conférences épiscopales aux chefs du G8 ne mentionne ni l'avortement, ni la vie familiale»] de LifeSiteNews devrait-il surprendre qui que ce soit?

Néanmoins, les pro-vie semblent surpris. Je pense qu'ils sont comme des autruches avec la tête enfouie dans le sable. Depuis le nouveau paradigme sur l'avortement au Canada (1969), ils tentent de se convaincre que les chefs religieux au Canada sont de leur bord. De temps à autre, un évêque va lancer un os à l'organisme pro-vie du coin, pour le faire taire. Certains évêques donnent même une subvention annuelle aux «extrémistes de la vie» du diocèse, pour qu'ils ne soient pas obligés de faire une quête à la grandeur du diocèse, ce qui attirerait l'attention au «sujet controversé» à chaque année.

Nous vivons avec l'avortement au Canada depuis près de 40 ans. Les évêques du Canada ont-ils un plan pour régler le dossier de l'avortement? Non. Ils font tout simplement semblant qu'il ne se passe rien. Avec peu ou pas d'exceptions, ils ne vont pas prier pour les enfants à naître ou militer en leur faveur, et ils vont même résister aux efforts pour démasquer les horreurs de l'avortement [«L'évêque de Calgary cite les images claires pour expliquer la fin de son appui pour un groupe pro-vie bien connu»].

Le fait est que l'avortement légal pourrait être complètement éliminé - et au moment qu'ils choisiraient - par les évêques au Canada. Tout ce qui manque, c'est un effort concerté d'être à la hauteur de leur rôle et de leurs devoirs en tant qu'évêques, et une détermination de présenter complètement les enseignements de l'Église. Je ne m'attarderai pas sur cette affirmation puisque plusieurs personnes (surtout des pro-vie) vont penser que c'est absurde. Tout ce que je vais ajouter est l'affirmation supplémentaire que, de loin, les évêques sont encore le groupe ayant le plus d'influence et d'autorité dans la société canadienne, mais ils n'osent même pas parler du «sujet qui commence par la lettre A».

Panorama sur un manque de crédibilité, droit devant!
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Ceci fait qu'ils sont des imposteurs et des hypocrites. Désolé, ce n'est pas poli, mais les pro-vie ne veulent vraiment pas voir la réalité, alors à un moment donné il faut parler franchement. Peut-être qu'un ou plusieurs évêques canadiens sont vraiment unis de coeur, d'esprit et d'oeuvres avec Jésus-Christ et son Église, mais honnêtement, je ne vois pas et je n'entends pas beaucoup de preuves en ce sens. (Il me vient immédiatement à la tête quelqu'un comme Monseigneur Burke, un exemple lumineux d'un évêque vraiment uni au Christ et à son Église.)

S'il y avait un tel évêque au Canada, n'entenderions-nous pas la voix de Jésus protester plus souvent, même contre l'apathie et la désobéissance des frères dans l'épiscopat? Mais non, faire front commun est plus important pour eux que de dire la vérité. Ne verrions-nous pas un diocèse croître spirituellement (et numériquement), suite à la proclamation de la vraie Foi, surtout l'enseignement holistique de l'Église sur la sexualité, incluant la contraception? Mais non, c'est plus important pour les évêques de présenter un simulacre de solidarité avec le Pape et avec le Magistère, plutôt que d'admettre la vérité.

Hier, Vote Life, Canada! a rendu public un communiqué de presse pour demander à Monseigneur Collins de Toronto de faire face au scandale des politiciens catholiques pro-avortement Arnold Schwarzenegger et Dalton McGuinty (premier ministre de l'Ontario). L'un proclame audacieusement qu'il est un catholique pieux, et l'autre pense qu'il en sait plus que le Pape sur ce que c'est que d'être catholique, et n'hésite pas à s'opposer au Pape. Quelle est la réponse de Monseigneur Collins, ou de tout autre évêque au Canada? Rien. Faire comme si de rien n'était.

Quel autre chef pro-vie a demandé à Monseigneur Collins, ou à tout autre évêque, de réagir aux déclarations scandaleuses de la fin de semaine passée, faites par deux des politiciens catholiques les mieux connus des Ontariens et des Canadiens? J'imagine que les pro-vie au Canada sont fatigués et épuisés.

Malheureusement, ce n'est pas la bonne façon de sauver les enfants à naître.

Un organisme pro-vie a même souligné, dans un article, [«Les croyants contribuent des aperçus irremplaçables au débat public, dit l'archevêque de Toronto»] la déclaration que Monseigneur Collins a faite le même jour que le scandale de Toronto, mais l'article n'a même pas mentionné qu'il aurait fallu que l'archevêque réagisse au scandale.

J'imagine qu'on ne peut pas trop en demander à l'archevêque de Toronto, même s'il a clairement dit il y a quelques mois qu'il songerait sérieusement à excommunier des politiciens catholiques pro-avortement qui ne se repentiraient pas. Peut-être voulait-il dire qu'il le ferait, mais seulement en secret. Dans l'article, l'archevêque dit qu'il nous faut imiter les exemples de vie des saints, mais j'ai remarqué qu'il n'avait pas dit d'imiter les évêques du Canada.

Nul n'a osé mentionner que l'archevêque s'était défilé, et il ne semble pas que les chefs pro-vie vont le faire. Peut-être que comme Monseigneur Henry, il est perçu comme un allié solide. Mais avec des alliés comme ça, les enfants à naître du Canada n'ont pas besoin d'ennemis!

Apparemment, le communiqué de presse de Vote Life, Canada! était une condamnation trop franche des évêques, pour que les organismes pro-vie lui accordent leur appui. Aucune voix pro-vie au Canada que je connaisse n'a exprimé son soutien à Vote Life, Canada! pour que les évêques réagissent au plus récent scandale. (Les scandales semblent empirer avec le temps, n'est-ce pas?)

Et aujourd'hui, les pro-vie sont, semble-t-il, incrédules et dégoutés des évêques. Encore les têtes dans le sable? Après un palmarès de quarante années comme celui du Canada, qu'est-ce que les gens attendaient...? Un autre os des évêques, comme celui lancé par les évêques au Royaume-Uni?

Le scandale de la fin de semaine passée à Toronto, et le scandale du G8, sont simplement deux autres exemples des évêques canadiens qui continuent leur politique poltronne de laisser la défense des enfants à naître entre les mains d'une minorité persécutée de pro-vie, une minorité qui est de plus en plus étiquetée comme «fondamentaliste et extrémiste», pendant que les évêques s'en tirent à bon compte.

Et maintenant, ils s'attendent à faire la même chose avec une seule voix audacieuse et unie, dans tous les pays du G8 en même temps! Bienvenue au mouvement pro-vie du 21e siècle!

Tant que nous nous contenterons d'os (ou de rien) de la part des évêques canadiens, nous ne verrons pas la fin de l'holocauste des avortements au Canada, et nous ne verrons pas non plus de progrès biblique dans la lutte pour la famille. En fait, la chute dans la barbarie va continuer, et selon toute probabilité, va même s'accélérer.

Si nous voulons sauver les enfants à naître, nous devrons commencer à faire face à la vérité, autant sur sur nous-mêmes que sur l'imputabilité des évêques canadiens.

Il est temps de changer la stratégie pro-vie au Canada.

Copyright © 2007 par Eric Alcock. Tous droits réservés.

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