| Accueil >> Politique

Pures comme des colombes, mais niais comme des drontes

Colombe Dronte
Tous les chrétiens devraient être purs comme des colombes.
Mais en politique, plusieurs sont aussi niais que des drontes («dodo» en anglais).
(Colombe. Source: [lien brisé] biblia.com/spirit/. Dronte. Source)

1) Introduction

Un passage célèbre de la Bible dit:

«Soyez donc adroits comme le serpent, mais pures comme la colombe» [Mt 10:16]

Parfois, lorsque je regarde comment les chrétiens essaient de faire de la politique, j'ai l'impression qu'on devrait parler de drontes, ces oiseaux célèbres pour leur inaptitude au vol et leur stupidité.

Voici une petite liste des nombreuses niaiseries faites pas les chrétiens. (Les lecteurs assidus de ce site web auront vu que ce ne sont que les conséquences de l'hétérostupidité chrétienne appliquée à la politique.)

2) Les grandes catégories de drontes politiques

Les mauvais électeurs chrétiens peuvent être divisés en plusieurs catégories:

2.1) Ceux avec une crainte hypocrite de nuir à leur virginité politique. Plusieurs chrétiens prétendent qu'ils sont «beaucoup trop purs» pour s'impliquer dans «des choses aussi sales» que la politique. Imaginez la gymnastique mentale requise pour éviter de faire son devoir, tout en s'imaginant hypocritement être supérieur à tous ceux qui le font! Ceci est encore pire pour les catholiques, étant donné que le Pape condamne spécifiquement cette attitude! Voir entre autres la citation au début de Comment s'impliquer en politique?.

2.2) Ceux qui sont «catholiques» de nom seulement. Aussi connus sous le nom de catholiques «libéraux», ce qui est un euphémisme pour hérétique. Ils votent souvent pour des politiciens qui eux-mêmes prétendent être catholiques, même s'ils ne le sont pas (comme par exemple, ici au Canada, Pierre Elliot Trudeau, Jean Chrétien, Paul Martin, et aux États-Unis, John Kerry). Les chefs politiques élus par un tel électorat se couronnent eux-mêmes de mots nobles comme «tolérance», «égalité», «diversité», «liberté», etc. Mais en fait, ces chefs détruisent systématiquement les fondations de la société en encourageant le meurtre des enfants, la corruption du mariage, l'élimination des libertés religieuses des chrétiens, etc. Voir entre autres Si Paul Martin est catholique, le Pape est-il l'Antichrist?

2.3) Ceux qui votent aveuglément pour n'importe quel candidat qui fait semblant d'être pro-vie. Le candidat roule-t-il sur l'or, est-il assoiffé de pouvoir, paresseux, inintelligent, égoïste, corrompu, démagogue, et foncièrement pro-avortement? Pas de problème! Ce mauvais candidat n'a qu'à faire semblant d'être pro-vie, et plusieurs chrétiens paresseux et ignorants vont voter pour lui les yeux fermés. Comme vous pouvez vous l'imaginer, non seulement ces candidats donnent une très mauvaise réputation aux pro-vie, mais ils n'essaient même pas de régler les problèmes sociaux fondamentaux qui forcent presque certaines femmes à se faire avorter. Voir entre autres Chrétiens de droite contre les péchés de Bush, et Appuyer Stephen Harper, c'est encourager l'avortement.

2.4) Ceux qui appuient, en connaissance de cause, des partis et des politiciens pro-avortement. Ce sont, selon moi, les pires. En effet, ils croient fermement qu'un seul péché mortel va leur mériter la damnation éternelle, et ils sont totalement convaincus que chaque avortement direct est un meurtre. Malgré cela, ils collaborent consciemment avec des politiciens pro-avortement et des partis politiques pro-avortement!

Cette dernière catégorie est assez spéciale. Quand j'ai commencé à m'impliquer en politique, j'imaginais que les chrétiens ne collaboreraient jamais sciemment avec des politiciens criminels. Malheureusement, cette catégorie de drontes existe bel et bien. Essayons de mieux la comprendre, en imaginant une situation plus claire.

3) Le Parti des petits copains de la dictature sanglante

De quoi aurait l'air une situation où il serait impossible pour un chrétien de collaborer avec un parti politique, sans se damner? Imaginons «le Parti des petits copains de la dictature sanglante», dans un pays apparemment démocratique, où à tous les jours le Gouvernement massacrerait des immigrants Arméniens et Tutsis, ainsi que les prisonniers politiques.

Que diriez-vous si un chrétien vous avouait: «Oui, je suis un membre du Parti des petits copains de la dictature sanglante, mais je suis contre ce massacre!» Vous lui diriez sûrement:

3.1) Ton Parti ne cesse de faire de la propagande en faveur du massacre. Ton Parti répète continuellement, dans tous les journaux, les radios et les programmes de télévision, que la Cour suprême a «légalisé» le massacre des immigrants Arméniens et Tutsis, ainsi que les prisonniers politiques. Ton Parti donne beaucoup d'argent au Ministère de l'éducation pour que tous les jeunes se fassent endoctriner dans les écoles avec l'idée que massacrer ces gens est tout-à-fait acceptable, etc.

3.2) Tu ne peux même pas éduquer les gens à dénoncer ce massacre. Ton Parti ne te permet même pas de distribuer des dépliants avec son logo pour dénoncer ce massacre! Si tu es un député de ce Parti, tu ne peux même pas condamner ce massacre sur ton site web officiel!

3.3) Tu ne peux même pas répondre aux questions des journalistes. Si un journaliste te demande de répondre par écrit à la question: «Êtes-vous pour ou contre le massacre des immigrants Arméniens et Tutsis, ainsi que des prisonniers politiques?», tu n'as même pas la permission de ton Parti de répondre!

3.4) Tu ne peux même pas présenter un projet de loi contre ce massacre. Ton Parti empêche qui que ce soit d'essayer de changer les lois actuelles qui permettent le massacre. Ce n'est même pas comme s'il n'y avait pas assez de votes pour faire cesser le massacre; tu ne peux même pas proposer un vote à ce sujet!

3.5) Tu ne critiques jamais ton chef de Parti. Où se trouve ta lettre ouverte envoyée à tous les journaux, où tu condamnes clairement et fermement ton Chef de Parti? Pourtant, c'est lui qui, par ses péchés d'omission, permet au massacre de continuer à tous les jours!

3.6) Le simple fait d'être membre de ce Parti constitue une collaboration formelle avec le mal. Juste le fait de devenir membre de ce Parti est un geste qui parle fort, et qui dit: «Massacrer les innocents n'est qu'un détail, cela n'empêche pas les bons chrétiens de devenir membres de ce Parti».

Que peut bien vouloir dire «je suis contre le massacre», dans la bouche de quelqu'un qui décide librement d'appartenir à un tel parti politique?

Je ne suis pas canoniste, mais le Canon 1374 ainsi que son explicitation dans Quaesitum est semble mener inévitablement à la conclusion que le simple fait d'être membre d'un tel Parti est un péché grave, «parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Église».

4) Certains catholiques sont politiquement aveugles aux sophismes du Diable

En ce moment même au Canada, nombreux sont les catholiques qui sont membres (et même députés ou ministres) dans des partis politiques tout aussi criminels que notre imaginaire «Parti des petits copains de la dictature sanglante». Pourquoi? Sûrement que certains d'entre eux sont ignorants ou un peu lents d'esprit, mais j'en connais plusieurs qui sont tout-à-fait informés et intelligents.

Comment alors expliquer cette collaboration? Il me semble qu'au moins trois vices se combinent pour produire des «oeillères politiques»:

4.1) Orgueil. De nombreux catholiques «purs et durs» sont fidèles au Pape en beaucoup de choses, alors ils se mettent à croire qu'ils ne peuvent pas se tromper, et que leurs actions politiques sont bonnes, malgré tous les indices en sens contraire.

4.2) Lâcheté. Défendre des idées détestées par la majorité n'est pas agréable. Parlez-en à Jésus, ridiculisé, méprisé et battu par la foule. Mais vous pouvez aussi en parler à n'importe quel psychologue qui vous parlera de «groupthink», de «pression des pairs», de «l'instinct de troupeau», etc. Une autre manière d'en arriver à la même conclusion, c'est de constater la quantité de courage nécessaire pour militer pour un bon petit parti politique qui lutte contre les crimes de la majorité.

4.3) Soif du pouvoir. Les vieux moralistes appellent ça la libido dominandi, et les moines font même un «voeux d'obéissance» spécifiquement pour lutter contre ce vice. Manifestement, si quelqu'un désire le pouvoir de façon déreglée, sa fin risque de «justifier» ses moyens.

Les catholiques qui portent ces «oeillères politiques» peuvent difficilement voir les sophismes du Diable.

5) Certains sophismes du Diable pour convaincre les bons Catholiques de collaborer avec lui

J'aimerais bien démasquer tous les sophismes politiques utilisés par le Diable pour inciter les chrétiens à collaborer avec lui. C'est difficile, car il y en a beaucoup, ils changent souvent par mutation comme des virus, et en plus, certains d'entre eux sont un mélange véritablement diabolique de vérité et d'erreur. Je vais au moins essayer d'en énumérer quelques-uns:

5.1) Sophisme: «Pour changer les choses, il faut accepter de se salir les mains»
Faux! «Faire le mal en vue d'un bien» est un proverbe de Satan. La morale élémentaire nous dit qu'il n'est jamais permis de faire le mal en vue d'un bien. La fin ne justifie pas les moyens. (Je place ce sophisme en premier car il réapparaît souvent dans cette liste avec d'autres déguisements.)

5.2) Sophisme: «Un député n'a pas à être un chef moral; il est juste là pour refléter ce que croient ses électeurs»
Faux! Franchement, si ce sophisme était vrai, alors le Parti des petits copains de la dictature sanglante serait un excellent parti, à condition qu'il obtienne la majorité des votes! Ce sophisme monstrueux est en gros le même utilsé par les Nazis durant le procès de Nürnberg. Aucun homme, dans aucune circonstance, ne peut laisser la morale à la porte, à côté de ses couvre-chaussures et de son parapluie. Agir en mettant de côté la morale est immoral, et aucun métier, que ce soit médecin, ou soldat, ou député, n'exige une telle monstruosité.

5.3) Sophisme: «Accepter l'inacceptable aujourd'hui, nous permettra de mieux le rejeter demain.»
Faux! Qui commet le péché est esclave du péché. J'ai rencontré des gens qui m'ont dit en substance: «Nous allons mentir, tricher, faire n'importe quoi pour nous faire élire, et une fois que nous serons au pouvoir, nous deviendrons vertueux et saints, et nous ferons cesser l'inacceptable.» Non. Une fois rendu au pouvoir, vous allez continuer à vous prostituer.

5.4) Sophisme: «Tel autre parti est pire, donc celui-ci est acceptable»
Faux! «Le péché des autres n'absout pas les nôtres». Si deux partis politiques sont pourris, alors il faut les rejeter tous les deux. Les gens qui gobent ce sophisme aux USA tombent dans L'Étreinte fatale de la vérité partielle. Au Canada, ces gens vont ignorer totalement les partis pro-vie comme le Parti de l'Héritage chrétien du Canada. Et autant aux USA qu'au Canada, ces gens n'essaieront jamais de démarrer un nouveau parti politique, si les partis existants sont inadéquats.

5.5) Sophisme: «Sans le pouvoir, on ne peut rien faire»
Distinguo. Strictement parlant, Concedo, je suis d'accord, car la définition même du «pouvoir» est «ce qui nous permet de faire quelque chose». Mais si vous voulez dire: «Si on ne se fait pas élire pour former le Gouvernement, on ne peut rien faire», alors Nego, je ne suis pas d'accord. Il y a plusieurs sortes de pouvoir politique. Vous pouvez avoir un certain pouvoir politique, même si vous n'êtes pas élu. J'irais même jusqu'à suggérer que la plus grande partie du pouvoir politique est différente du pouvoir que vous obtenez quand vous vous faites élire.

Un bon chef est d'abord et avant tout un éducateur. Voir entre autres Surfer la vague, ou faire sa vague? Rajoutez à cela le fait que dans certains cas extrêmes, le peuple peut devenir très difficile à gouverner. En d'autres mots, il faut déjà avoir un appui populaire assez important, si on veut espérer faire appliquer des lois qui protègent la vie humaine innocente, de la conception à la mort naturelle. Nous avons le devoir de commencer maintenant à changer les mentalités.

5.6) Sophisme: «Tel député est très pro-vie, tout en étant dans un parti pro-choix»
Prouvez-le! Les affirmations ronflantes ne coûtent pas cher; ce qui est difficile, c'est de les prouver! Comment prouver qu'un député est pro-vie? Prenez la Section 3 ci-haut comme une liste d'épicerie en négatif, et examinez ce député point par point.

Et surtout, ne venez pas me dire que cette personne est pro-vie dans sa vie privée! Les pires partis politiques que je connaisse n'ont rien à cirer des croyances personnelles de leurs membres. Ils se fichent que vous soyez pro-vie, ou pro-couches en papier, ou pro-vampire, ou pro-rutabaga, d'abord que vous faites entrer l'argent et les votes, et que vos opinions suivent religieusement la ligne de parti, ou qu'elles restent sous clé dans votre garde-robe.

5.7) Sophisme: «Tel parti pro-vie n'a aucune chance de se faire élire»
Faux! (Ceci est une autre mutation virale causée par le N° 4.2.) Si tous les défaitistes comme vous avaient voté pour ce parti pro-vie aux dernières élections, il formerait maintenant le Gouvernement! Cessez de faire de la projection. L'obstacle principal, ce n'est pas ce parti pro-vie, c'est les gens comme vous.

5.8) Sophisme: «On ne peut pas voter pour tel parti pro-vie, car il est plein de drontes politiques»
Peut-être! D'une certaine manière, choisir un parti politique est comme acheter une maison. Certaines maisons sont irréparables (comme la Maison des petits copains de la dictature sanglante). Certaines sont réparables, mais demanderaient tellement de rénovations, qu'il est plus facile de tout démolir et de reconstruire correctement. (Un exemple serait, selon moi, le Parti de la démocratie chrétienne du Québec.) Certaines peuvent être réparées, alors vous devez vous retrousser les manches, et vous mettre au travail. N'oubliez pas que, en tant que chrétien, vous croyez fermement que même les pires drontes peuvent devenir des aigles, et qu'un gars, à un moment donné, est mort sur une Croix pour ça!

Et n'oubliez pas non plus de vous inquiéter si vous voyez des drontes partout. Sertillanges a dit: «L'homme intelligent voit de l'intelligence partout, seul le sot projette sur tous les murs l'ombre de son front étroit et inerte».

5.9) Sophisme: «Je n'ai pas le choix, puisqu'il n'y a pas de candidats pro-vie dans mon comté»
Faux! Pendant plus de vingt ans, je me suis comporté comme un dronte, et j'ai voté pour des politiciens pro-avortement. Ensuite, durant les dernières élections, j'ai eu une idée brillante: «Hé, peut-être que je pourrais grouiller mon gros derrière et faire quelque chose pour mon pays!» (Remarquez avec quelle célérité cet éclair de génie m'est venu à la tête!) Alors je suis devenu le seul candidat pro-vie dans mon comté. Je n'ai pas saigné, et je n'ai pas perdu un sou. Qu'attendez-vous?

5.10) Sophisme: «Voter pour tel parti pro-vie va diviser le vote»
Faux! Un vrai bon parti pro-vie va non seulement condamner l'avortement, mais aussi condamner tout ce qui est contre la vie, comme la destruction de notre environnement, ou le néolibéralisme économique, etc. Il va donc «voler» des votes autant à droite qu'à gauche. Jésus n'a pas dit: «Si quelqu'un veut me suivre, qu'il prenne sa croix, à moins d'être politiquement à droite, et alors tout va aller comme sur des roulettes!» [Mt 16:24]

5.11) Sophisme: «Tel Pape a dit que voter ainsi pouvait être moralement acceptable»
Faux! Ce sophisme est particulièrement pernicieux, car il dénature un excellent enseignement de l'Église catholique et, à ma connaissance, cette erreur est enseignée par certains prêtres de l'Opus Dei. D'abord, voici ce que le Pape Jean-Paul II a réellement dit:

Un problème de conscience particulier pourrait se poser dans les cas où un vote parlementaire se révélerait déterminant pour favoriser une loi plus restrictive, c'est-à-dire destinée à restreindre le nombre des avortements autorisés, pour remplacer une loi plus permissive déjà en vigueur ou mise aux voix. [...] Dans le cas ici supposé, il est évident que, lorsqu'il ne serait pas possible d'éviter ou d'abroger complètement une loi permettant l'avortement, un parlementaire, dont l'opposition personnelle absolue à l'avortement serait manifeste et connue de tous, pourrait licitement apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d'une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs [...]. Agissant ainsi, en effet, on n'apporte pas une collaboration illicite à une loi inique; on accomplit plutôt une tentative légitime, qui est un devoir, d'en limiter les aspects injustes.
[Evangelium Vitae, N° 73]

Cet enseignement parle du cas d'un bon catholique qui se fait élire député pour un bon parti pro-vie, et qui doit voter pour ou contre une loi qui réduirait le nombre d'avortements, sans les interdire.

Sauf qu'on pervertit cet enseignement pour l'appliquer à un cas complètement différent, celui de voter pour un parti politique pro-avortement, qui bloque systématiquement toutes les tentatives de présenter un projet de loi pour réduire le nombre d'avortements!

5.12) Sophisme: «Les politiciens ne peuvent pas parler fort, car les évêques sont d'un silence de mort»
Faux! Si vous voyez une femme noire et ses enfants se faire attaquer par des racistes, allez vous tenter de la secourir, même si la police ne fait rien? Bien sûr! C'est la même chose pour la politique. Oui, normalement, les politiciens ne devraient pas avoir à faire l'éducation des citoyens à propos de la morale élémentaire, mais malheureusement plusieurs évêques catholiques ne font pas leur travail. Tant pis pour nous. Tout ce que cela veut dire, c'est qu'on doit travailler encore plus fort, pour compenser pour tous ces évêques efféminés.

5.13) Sophisme: «En fait, ce parti apparemment pro-avortement est en train de préparer le terrain pour arrêter les avortements»
Faux! «Préparer le terrain» ne peut se faire qu'en éduquant les citoyens, et on ne peut pas éduquer avec des mensonges et des magouilles. Considérons une version plus détaillée de ce sophisme:

Il peut arriver que la société soit à ce point corrompue, qu'elle ne reconnaisse plus la Loi naturelle, et qu'elle ne soit plus en mesure de voter pour des lois qui soient bonnes. Un gouvernement qui aurait l'intention de réajuster les choses devrait donc préparer le terrain, afin que, éventuellement, la société soit prête à accepter les réformes de justice qui doivent être faites. En ce sens, des actions qui pourraient paraître sans aucun rapport avec l'avortement, pourraient avoir un lien et pourraient même être considérées comme des «lois» ou décisions qui préparent une atténuation des lois pro-avortement actuelles.

En théorie, un parti politique pourrait être très bon, et simplement être en train ramener un peuple corrompu à la Loi naturelle aussi rapidement que possible (ce qui pourrait paraître lent, à quelqu'un de politiquement incompétent mais moralement droit). Mais ce bon parti politique ne satisferait aucun des critères énumérés ci-haut pour le Parti des petits copains de la dictature sanglante. À chaque fois où je l'ai entendu, cet argument était en fait un sophisme utilisé pour empêcher des drontes Catégorie 4 de devenir futés, en les transformant en drontes Catégorie 3.

Les politiciens corrompus, par définition, font des calculs politiques: tel «bruit pro-vie» qui ne les engage pas trop, en échange de tant de votes Catégorie 3. Par définition, un politicien manipulateur est capable de faire croire aux drontes qu'il est de leur côté, et qu'il suffit de «voter pour lui juste une fois de plus», et «d'éviter de parler d'avortement».

5.14) Sophisme: «Pour le bien des électeurs, il faut leur faire accroire que nous sommes pro-choix, afin de pourvoir se faire élire et ensuite faire cesser les avortement»
Faux! Si vous considérez que le peuple est tellement idiot qu'il ne peut pas comprendre vos arguments pro-vie, alors soyez honnête et dites que vous êtes contre la démocratie! Et si vous avez peur de vous confronter à l'opinion publique parce que vos arguments sont presque aussi branlants que votre colonne vertébrale, ne venez pas me dire que vous êtes «obligés de mentir un petit peu» au peuple!

L'idée qu'il faut contourner le système démocratique, supposément afin d'aider notre démocratie, est une idée extrêmement dangereuse.

5.15) Sophisme: «Comment pourrait-il être immoral pour un chrétien d'être un membre d'un parti politique ordinaire? («Mainstream» en anglais peut se traduire par «gros», ou «ordinaire», etc.) Les chrétiens ont le droit de participer à la politique!»
Ça dépend! Si «gros» ou «ordinaire» est un synonyme pour Parti des petits copains de la dictature sanglante, alors ceci n'est qu'une autre mutation et hybridisation de 5.1 et 5.7.

5.16) Sophisme: «Jésus a mangé avec les pécheurs [Mt 9:11]. Il n'a jamais approuvé leurs péchés, mais Il a quand même mangé avec les pécheurs! Et Jésus est demeuré totalement sans péché malgré le fait qu'Il mangeait avec les pécheurs!»
Oui, mais manger n'est pas un acte intrinsèquement immoral! Nous ne parlons pas ici de s'empiffrer avec des patates et du chou, pour ensuite mastiquer et avaler un bol alimentaire, qui voyagera dans l'ésophage pour commencer à être digéré par l'acide peptique dans l'estomac.

Dans cet article, nous parlons de voter pour des politiciens pro-choix, ou leur donner de l'argent, ou leur donner de la crédibilité (en devenant membre de leur parti), etc. Si vous voulez parler de Jésus en politique, vous pourriez dire qu'il serait moralement acceptable que Jésus, après une dure journée passée à multiplier le pain et à marcher sur l'eau, aille jouer au hockey avec des pécheurs. Mais pas voter pour eux! Ni de devenir membre en bonne et due forme de l'ADPRCD («l'Association Des Pécheurs Révoltés Contre Dieu»!)

5.17) Sophisme: «Militer pour un parti marginal ce n'est pas vraiment faire de la politique»!
Faux! (Ceci est encore une autre mutation virale causée par le N° 4.2.) La quantité ne change pas la nature d'une chose. Par exemple, un tout petit bébé avec un tout petit coeur et de toutes petites mains et de touts petits pieds est quand même un bébé. Oui, ce bébé pourra grandir beaucoup, mais sa nature ne changera pas avec sa taille.

Le mot «marginal» dans l'expression «parti politique marginal» peut soit vouloir dire «mauvais», ou «petit», ou «mauvais et petit». Éliminons toute référence à «mauvais», puisque ce cas a été réglé dans le Sophisme 5.8. Il nous reste «petit». Si les petits partis politiques sont «moins politiques», alors la démocratie n'existe pas! Pour que la démocratie existe, tous les citoyens doivent être égaux devant la loi, et chaque vote doit avoir une valeur égale. Pourquoi s'empêtrer d'un système qui permet l'apparition de nouvelles idées et de nouvelles orientations, si l'apparition de telles nouvelles idées et orientations est par définition «moins politique»? De plus, si les petits partis politiques sont «moins politiques», il n'y a aucun espoir de changement si une majorité d'électeurs se trompe.

5.18) Sophisme: «Parler de la Royauté sociale du Christ est mauvais! Nous les catholiques devrions seulement devenir membres de partis ordinaires, et faire la promotion des valeurs humaines!»
Faux! Primo, l'Église catholique enseigne clairement que nous devons instaurer la Royauté sociale du Christ, alors ceci n'est qu'une autre variation de mentir pour se faire élire. Secundo, les bons politiciens n'ont pas de valeurs. Tertio, «promouvoir les valeurs humaines» est le jargon des athées. Pas surprenant, étant donné de qui j'ai entendu ceci en premier.

5.19) Sophisme: «OK d'abord, mentir aux électeurs est mauvais, mais il n'y a rien de mal avec la restriction mentale!»
Distinguo. Garrigou-Lagrange explique la «restriction mentale» comme étant lorsque l'auditeur n'a pas le droit à l'information qu'il tente d'obtenir. Les exemples qu'il donne tournent autour de choses comme un prêtre qui se fait demander quelque chose à propos d'une confession qu'il a entendu, ou un médecin qui se fait questionner à propos d'un patient qu'il a examiné, ou un avocat qui se fait questionner à propos de ce qu'il a discuté avec son client. En d'autres mots, des cas où il y a un contrat public de confidentialité (c'est-à-dire un contrat qui devrait être connu de l'auditeur). Si vous définissez «restriction mentale» correctement, alors je suis d'accord avec vous.

Mais ce n'est pas normalement la manière que de tels objecteurs définissent «restriction mentale». Ils parlent normalement de cas où l'auditeur a le droit à l'information qu'il demande, et qu'il n'a aucune raison de douter que votre réponse est complète et franche. Une telle «pseudo-restriction mentale» donne souvent des conséquences catastrophiques. Mes exemples préférés sont plusieurs passages des documents officiels de Vatican II et du Catéchisme de l'Église catholique (normalement à propos de «sujets difficiles» comme la sodomie, l'islam, l'enfer, la royauté sociale du Christ, l'athéisme, etc.) où on ne prononce pas de mensonge, mais où la pleine vérité n'est pas dite clairement. Je prétends qu'une telle timidité a mené à notre incapacité actuelle de gérer ces problèmes sérieux.

6) Conclusion

Ce que vous faites là n'est vraiment pas bien. Marchez plutôt dans la crainte de notre Dieu et vous n'aurez pas à redouter le mépris des nations ennemies.
[Ne 5:9]

D'une certaine manière, ça tombe bien qu'on vienne de parler de l'Opus Dei ci-haut, car ils ont la solution au problème. L'Opus Dei enseigne que l'homme a été créé ut operaretur, afin qu'il travaille, et qu'il travaille bien, consciencieusement, en achevant son travail jusque dans les moindres détails, et en suivant des cours toute sa vie pour s'améliorer professionnellement. En effet, par son bon travail, l'homme continue le travail de Dieu commencé dans la Création.

L'Opus Dei applique cette excellente leçon à des métiers comme charpentier, ou médecin, ou mère de famille, ou avocat, etc. Mais gouverner est aussi un métier, et dans une démocratie, chaque citoyen doit apprendre à bien exercer ce métier.

Même une cervelle d'oiseau peut comprendre que nous, les chrétiens, devons travailler plus fort, pour à la fois se purifier, et devenir plus compétents politiquement!

| Accueil >> Politique